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Managers, pour montrer l'exemple, devenez fainéants

Managers, pour montrer l'exemple, devenez fainéants

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Managers, pour montrer l'exemple, devenez fainéants ombre

Le manager dont la capacité de travail est quasi illimitée décourage ses collaborateurs. Celui qui sait s'accorder des moments de détente suscitera davantage l'engagement de son équipe.

Et s’il en avait marre, le manager d’aujourd’hui, qu’on lui demande d’être toujours plus différent et moins lui même ? Si ces injonctions à être comme ci ou comme ça commençaient à le fatiguer ? A chercher à devenir un surhomme on devient une machine et on n’inspire plus personne. On ne s’expose plus au succès, on explose tout court.

 

On entend parler partout « d’inspirer son équipe pour l’embarquer vers plus de performance ». Vous avez déjà essayé de donner envie par le dégoût ? A votre avis, que pensent les collaborateurs d’un manager qui travaille de 8 heures à 22 heures, jamais le samedi car «il a des principes» mais un peu le dimanche car «il a des responsabilités» ?

 

Ils pensent la même chose que ceux qui croisent un toxicomane : «c’est triste pour ce pauvre homme, je n’aimerais pas être à sa place». On n’embarque pas son équipe en montrant qu’on est sans limite dans le travail, qu’on ne se déconnecte jamais et qu’on inspire la tristesse.

 

Pas de bonheur sans limite

 

Il n’y aura pas d’engagement des collaborateurs sans exemplarité managériale. Mais être exemplaire ce n’est pas être parfait, c’est être conscient de ses imperfections et les accepter dès lors qu’elle ne sont nocives ni pour vous ni pour les autres. Vouloir être parfait c’est courir après des chimères, s’épuiser à chercher l’introuvable et décourager ceux qui dépendent de nous.

 

Engager son équipe par le surinvestissement au travail revient à lui faire signer un contrat mensonger qui stipulerait qu’on peut être heureux dans l’absence de limite : c’est la promesse du dealer, pas celle du manager responsable.

 

«Faire néant»

 

Vous voulez inspirer vos collaborateurs ? Faîtes ce que presque personne n’ose faire aujourd’hui : autorisez vous à être fainéant. Celui qui, quand il en a besoin «fait néant» : rien, qui sait se reposer. Il ne s’agit pas d’arrêter toute activité mais d’avoir à l’esprit que le repos fait partie de l’entraînement et qu’il est la condition d’une performance durable.

 

Ainsi vous permettrez à vos collaborateurs de s’identifier à vous ( «il est normal en fait, lui aussi parfois il a besoin de se reposer») et d’oser plus facilement prendre soin d’eux pour soigner leur travail en retour.

 

Un manager qui montre à ses équipes qu’il a des limites et que la notion d’effort ne se conçoit que dans un temps restreint devient inspirant. Il est respecté parce qu’il se respecte et qu’il protège les autres contre eux mêmes. Il donne envie parce qu’il agit de manière responsable pour lui, pour son équipe et pour son entreprise. Il est perçu comme un manager «humain» parce que c’est son besoin de repos qui fait son humanité.

Source : lesechos.fr
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